MAISON ALLUMETTE | La flamme de l’entrepreneuriat

 

25 janvier 2024

L’histoire de la Maison Allumette, c’est d’abord une histoire d’amitié. Celle de Julia de Vette et de Camille Darveau-Gignac, deux copines qui nourrissaient le même rêve d’ouvrir une boutique où elles offriraient de beaux objets choisis avec soin aux quatre coins du monde. Avec Maison Allumette, qui a vu le jour en pleine pandémie, le duo a su créer une ambiance à leur image. Isabelle Maréchal s’est entretenue avec les deux créatrices.

Isabelle Maréchal

© Émilie Hébert

À 29 ans, Julia de Vette compte déjà toute une feuille de route en commerce de détail et service à la clientèle. Elle a fait ses premières armes d’entrepreneure au Saint-Laurent café, à Boucherville. Son premier bébé, comme elle le nomme elle-même. Une expérience enrichissante, mais pas de tout repos, qui lui a permis de rencontrer sa future partenaire d’affaires, Camille Darveau-Gignac. « Camille, qui est décoratrice d’intérieur, habitait juste en arrière du café et elle y venait régulièrement. On est devenues amies. Je travaillais comme une folle au café à l’époque et je ne me voyais pas faire ça toute ma vie : gérer les inventaires, les pertes, trouver du personnel en restauration. Ça prend une vocation que je n’avais pas. Moi, ce que j’aimais le plus au café, c’était de refaire le décor et de trouver des trucs pour ma mini section boutique qui marchait bien », dit-elle en riant. « Julia et moi, on s’est rendu compte qu’on avait le même désir de se fabriquer un projet dans un environnement qui nous ressemble. C’est comme ça qu’on a lancé l’idée d’une boutique déco avec nos trouvailles vintage, des meubles antiques et des objets décoratifs faits à la main », rajoute Camille.

En face de la maison natale de Julia dans le Vieux-Boucher-ville, une magnifique demeure ancestrale attendait juste que le duo y mette sa touche. Entre les rénovations, les longues démarches administratives pour l’obtention de permis et la pandémie, elles ont dû faire preuve de patience, de résilience et de détermination. « Ouvrir une boutique en pleine pandémie, cela aurait pu être perçu comme de la folie, mais au contraire, ça a joué en notre faveur. Les gens ne pouvaient pas vraiment sortir de leur région, alors Maison Allumette est devenu un lieu de bonheur pour tout le monde. Et les gens avaient tellement envie d’embellir leur intérieur qu’on a répondu à leur besoin. Comme nous avions commandé d’avance quantité d’objets et de meubles en rotin de notre fournisseur exclusif à Bali, notre chaîne d’approvisionnement n’a pas vraiment souffert. On dispose d’un conteneur dans la cour arrière de la boutique qui nous sert d’entrepôt. Comme on reçoit souvent des palettes entières, c’est notre “back store”. Nos items sont classiques, plutôt intemporels, donc moins soumis aux modes », explique Julia.

En même temps que leur boutique physique, point cen-tral de leur entreprise qui se veut bien ancrée dans la com-munauté, Julia et Camille ont aussi lancé la plateforme numérique Maison Allumette. « Beaucoup de consomma-teurs se servent de notre site comme source d’inspiration et viennent ensuite en boutique. Ils aiment toucher les matières : l’expérience boutique, c’est très important. Notre défi, c’est d’augmenter notre visibilité et de nous assurer que notre clientèle revienne régulièrement. Ça aurait été plus facile d’être dans un centre commercial, mais on croit à notre valeur ajoutée. On offre une “vibe”, raconte Camille. C’est sûr que l’inflation nous touche comme tout le monde. Ça nous force à nous adapter. On offre désormais des produits de bien-être, de soins corporels et des produits alimentaires non périssables de fournisseurs locaux pour encourager le rachat. »

L’année qui vient sera charnière pour Maison Allumette. Les deux amies suivront chacune leur voie. Julia de Vette reprendra à elle seule les rênes de l’entreprise et compte y incorporer plusieurs autres marques comme To the sea, son nouveau « brand » de vêtements pour enfants d’inspiration bord de mer. Le site Web comprend de magnifiques photos prises sur les plages des Îles-de-la-Madeleine. Julia témoigne des incroyables occasions qu’apporte le commerce en ligne si le site transactionnel est très interactif, agile avec la clientèle et que les politiques de retour sont flexibles. « Aujourd’hui, la vraie question avant de se lancer dans le commerce du détail, c’est : “Est-ce que j’ouvre des boutiques ou je me concentre plutôt sur un site Web ?” Le commerce électronique permet de faire tellement de choses. La boutique devient alors une plateforme physique qui permet de faire voyager les objets, de mettre de l’avant des artisans qui ont la même vision que moi et de nous rejoindre dans une espace où on invite les gens, en leur souhaitant “Bienvenue dans notre imaginaire !” »